Un élevage entre plaine et montagne
La transhumance : une pratique ancestrale
Un véritable cercle vertueux existe entre le piémont et les montagnes pyrénéennes depuis la sédentarisation de l'Homme. A partir de mai-juin, dès que la météo le permet, plusieurs troupeaux se regroupent et rejoignent leurs quartiers d'été en montagne : c'est la transhumance. Là-haut, les brebis profitent librement de la flore d'altitude, plus fournie que les pâturages de plaine séchés, sous la vigilance d'un berger. Le berger les surveille, les soigne, les regroupe, les maintient dans la vaste zone d'estive réservée et garantit leur sécurité face aux prédateurs, aidé des chiens de protections appelés patous. La montagne offre aux brebis une flore variée, un large territoire pour pâturer et s'abriter et un climat généralement plus frais que dans les plaines. En contrepartie, les brebis entretiennent la montagne, permettent l'accès aux chemin de randonnées et aux pistes de ski.
Pour ce qui est de nos brebis, elles profitent de leurs quartiers d'été à Artigue près de Bagnères-de-Luchon. Nous allons les voir régulièrement pendant l'été et ramenons celles qui sont prêtes à mettre bas ou qui sont blessées à la maison.
Le temps de la fenaison
Pendant que les brebis bénéficient de l'air et de l'herbe de la montagne, nous en profitons pour faire notre stock de foin à la ferme. L'herbe haute des prés est coupée, séchée à l'air libre puis compactée en boules, faciles à stocker et à distribuer dans la bergerie. L'hiver, à cause des températures basses, de l'humidité et de la pousse très ralentie de l'herbe, il n'y a pas assez à manger dans les prairies. Le troupeau a donc besoin de manger du foin, beaucoup de foin !
L'hiver à la ferme, l'arrivée des agneaux
En octobre, les températures redescendent, tout comme le troupeau qui retrouve la ferme. Les brebis sont prêtes pour l'agnelage, la mise bas, qui commence en novembre et s'étale sur plusieurs mois. Les agneaux suivent les mères au pré, gambadent et profitent de l'herbe qui complémente le lait maternel.
Une race de montagne
La race tarasconnaise est idéale pour ce mode d'élevage, et c'est bien normal puisqu'elle est pyrénéenne. Ses longues pattes et sa silhouette élancée lui offrent une agilité hors pair bien utile dans les pentes escarpées. Sa rusticité lui confère une très bonne résilience face aux disponibilités de nourriture variables et au climat changeant. De plus la brebis tarasconnaise est une très bonne mère qui s'occupe bien de sa descendance, qu'elle soit unique ou double !